Le 16 mai 2011

Le Québec souffre-t-il d'immobilisme?

Karine Bellerive

Absence de grands projets structurants et mobilisateurs, tergiversations et indécision, le portrait du Québec esquissé par les médias n'est guère reluisant. Les éditoriaux et les lettres d'opinion qui dénoncent notre apparent immobilisme collectif en matière de développement se sont multipliés dans les pages des journaux depuis quelques années. Mais cette perception, manifestement de plus en plus répandue, est-elle réellement fondée?

Il faut admettre que les exemples qui tendent à soutenir la thèse de la stagnation ne manquent pas. Pensons seulement au rendez-vous manqué entre Loto-Québec et le Cirque du Soleil. L'abandon du projet de création d'un centre récréo-touristique de calibre international, lequel impliquait la relocalisation du Casino de Montréal dans le quartier Pointe-Saint-Charles, en a déçu plus d'un. Évoquant la lourdeur du processus décisionnel, le partenaire privé a préféré se retirer. «[…] Je suis convaincu que nous aurions pu faire de ce projet un modèle de concertation et de partenariat avec les forces vives du milieu», déclarait pourtant le président-directeur général de la société d'État, Alain Cousineau, dans une lettre ouverte publiée en 2006 dans le journal Les Affaires.

L'interminable controverse suscitée par le projet de parachèvement de l'autoroute 30, ainsi que la volte-face du gouvernement dans le dossier de la construction de la centrale thermique du Suroît et dans celui de la privatisation d'une partie des terrains du parc national du Mont Orford, semblent également traduire notre difficulté à adopter une vision commune.

D'un point de vue social, les débats soulevés par les vastes tournées de consultations publiques au Québec en 2007 sont plus ou moins tombés à plat. Ainsi, alors que les différences culturelles constituent un enjeu majeur dans un contexte de mondialisation et de mobilité des personnes, les échos de la Commission Bouchard-Taylor suggèrent qu'on a souvent priorisé l'anecdotique au détriment de la réflexion profonde. Autre exemple : malgré les incontournables défis engendrés par le vieillissement de la population, la consultation sur les conditions de vie des aînés coprésidée par la ministre Marguerite Blais et le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS, Réjean Hébert, n'a toujours pas donné lieu à la création d'une véritable politique en matière de personnes âgées.

Les «belles années»

À première vue, ces revers et ces difficultés contrastent avec le dynamisme des années 60-70. C'était effectivement l'époque des grands chantiers, et où l'État était le principal moteur du développement. La société était en effervescence dans presque tous les secteurs. La croissance économique était notamment assurée par le développement du réseau routier, la nationalisation de l'électricité, la création de la Société générale de financement puis de la Caisse de dépôt et de placement et l'accomplissement des grands projets hydroélectriques. La construction de centaines d'écoles primaires et secondaires, la mise sur pied du ministère de l'Éducation, l'ouverture des premiers cégeps et la fondation du réseau public des universités du Québec s'inscrivaient dans une vaste réforme des institutions d'enseignement. L'adoption des lois linguistiques, l'élaboration d'un régime de santé universel, ainsi que l'organisation de l'exposition universelle de 1967 et des Jeux olympiques de Montréal ajoutaient également au dynamisme de cette période de notre histoire.

Des éléphants blancs

Avouons que la comparaison est tentante. Toutefois, les politicologues que nous avons rencontrés se sont fait un devoir de remettre les choses en perspective. Selon eux, il faut cesser d'envisager le passé avec nostalgie. «Il faut arrêter de comparer la situation actuelle avec celle des années 60-70, s'exclame Caroline Patsias, professeure de politique (UdeS). On n'a peut-être pas les grands travaux d'infrastructure, mais on a d'autres types de projets.»

Son collègue, Stéphane Paquin, renchérit : «À l'époque, les baby-boomers avaient 15 ans, souligne-t-il. En matière d'éducation, par exemple, on a dû construire des écoles, des cégeps, des universités simplement pour répondre à la demande. Aujourd'hui, c'est l'inverse. On assiste à une décroissance de la clientèle scolaire. Les enjeux ne sont pas les mêmes.» Le directeur de l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke, Jean-Herman Guay, insiste également sur la nécessité d'une remise en contexte. «Il n'y avait pas de dette, pas de déficit, et la population augmentait, note-t-il. Tout semblait possible. Et on n'avait pas encore vécu les effets pervers d'un État trop interventionniste.»

Stéphane Paquin estime d'ailleurs que la situation s'est améliorée depuis les années 1960-1970. Il rappelle les controverses suscitées par l'expropriation massive de citoyens en vue de la construction de l'aéroport international de Mirabel, par les coûts reliés à l'organisation des Jeux olympiques et par la nationalisation de l'amiante, entre autres. «Il y a eu plusieurs grands projets mal gérés, dont certains ont été de véritables gouffres financiers, soutient-il. Ces éléphants blancs sont encore très présents dans la mémoire de l'opinion publique.» Il reconnaît ainsi que la population est plus réticente à se lancer dans des dépenses importantes. «Mais c'est certainement mieux que d'avoir des stades olympiques en série!»

Prévenir les dérapages

La mise sur pied de mécanismes de gouvernance, tels que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), permet dorénavant de mieux prévenir les dérapages. Selon Stéphane Paquin, les éventuels abus de groupes de pression, qui peuvent parfois asphyxier des initiatives intéressantes, ne doivent pas remettre en question la pertinence de ces organismes. «Aujourd'hui, les projets qui voient le jour sont plus respectueux de l'environnement, et leurs répercussions sociales sont davantage prises en considération.»

Au cours des dernières années, l'action citoyenne a également eu un impact important sur la concrétisation des projets. Certains reprochent à l'opinion publique de faire office d'éteignoir. Spécialiste de la partici-pation politique, Caroline Patsias y voit plutôt une manifestation de la démocratisation de la sphère publique.  D'après elle, le Québec est loin d'être immobile. «Il y a 30 ans, on s'engageait de façon plus conventionnelle, on avait une autre vision de l'intérêt général et l'État providence prenait beaucoup de place. Les gens ne sont pas dépolitisés : ils obéissent différemment.» Plus instruits, plus autonomes et plus individualistes [ce qui ne veut pas dire égoïstes, précise Caroline Patsias], les citoyens veulent donner leur avis sur les sujets qui les concernent. La chercheure estime que la consultation est de moins en moins évitable. «Il y a évidemment des limites à tout, mais c'est préférable de négocier avant. Si ça prend plus de temps, en contrepartie, les projets sont ensuite mieux acceptés.»

Responsable de la Section information et recrutement au Bureau de la registraire, Josée Garceau côtoie la nouvelle génération quotidiennement. Elle affirme pour sa part que les valeurs des jeunes ne correspondent pas à celles qui sont véhiculées par les élus. «On déplore qu'ils ne s'impliquent pas politiquement, mais c'est la manière dont le système est structuré qui les rebute. Ce n'est pas un “party” qui les intéresse: ils n'aiment ni la musique, ni le lieu, ni les gens qui y sont. Ils sont pragmatiques, ils veulent travailler en équipe et laisser tomber les chicanes de partis.» Le milieu politique devra donc s'adapter à la redéfinition de l'espace public. «Il est plus difficile de gouverner dans une démocratie que dans une dictature, souligne Caroline Patsias. À l'heure actuelle, la politique est plus riche, mais plus complexe dans son exercice.»

«Il ne faut pas avoir peur de la contestation, sauf qu'à un certain moment, les leaders doivent trancher. Ils doivent être capables d'enthousiasmer la population pour l'inciter à les suivre.»

Des investissements massifs

Plusieurs exemples démontrent par ailleurs que ces nouvelles réalités ne constituent pas nécessairement un frein au développement. «Il n'y a pas de données statistiques qui pourraient me faire dire qu'il y a moins de projets, assure le professeur Stéphane Paquin, mais les médias font une fixation sur les échecs et les scandales.» Diplômé de l'UdeS, l'actuel sous-ministre des Finances du Québec, Jean Houde, partage cet avis : «L'impression d'immobilisme qui est ancrée dans l'esprit de la classe médiatique, à cause de projets qui ont été annulés ou remis en cause, est erronée. Nous prévoyons des investissements privés et publics de 41 milliards de dollars en 2008. La société est loin d'être immobile!»

Parmi les projets qui ont vu le jour au cours des derniers mois, ou dont la marche suit son cours, Jean Houde mentionne la construction de la centrale hydroélectrique de la rivière Péribonka, inaugurée en décembre dernier, la modernisation de l'aluminerie Alcoa à Baie-Comeau et le développement d'une mine de fer près de Fermont. Il en est de même pour le projet de création d'un port méthanier par le consortium Rabaska, qui a obtenu l'aval des autorités et du BAPE, le projet de développement immobilier montréalais Griffintown, ainsi que le déménagement du siège social de Bell Canada sur l'Île-des-Sœurs, qui nécessitent des investissements de plusieurs millions de dollars.

L'ex-ministre fédérale Liza Frulla, professeure associée à l'UdeS, soutient également que la société québécoise a traversé, au cours des dernières années, une période d'effervescence économique extraordinaire. Selon elle, nous avons la mémoire courte. «On a oublié la récession du début des années 90, rappelle-t-elle. On a oublié qu'on avait des taux de chômage de 11 % et de 12 %, que les taux d'intérêt étaient de 15 % et que c'était placardé partout au centre-ville de Montréal. La réalité est tout autre aujourd'hui.» Le taux de chômage actuel, qui est à son plus bas niveau depuis 33 ans au Canada, témoigne certainement de la vigueur de notre économie.

Des enjeux planétaires

Par ailleurs, plusieurs enjeux ont désormais une portée planétaire. «Les débats qui concernent l'environnement, la paix dans le monde, les effets de la mondialisation sur les normes minimales de travail, par exemple, sont plus grands que nous, souligne Marie Malavoy, l'ex-doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines et actuelle députée de Taillon. Il ne s'agit évidemment pas de dossiers que la société québécoise peut porter à elle seule. Mais il faut prendre conscience que ces défis impliquent aussi les États.» Même son de cloche du côté de Liza Frulla, qui rappelle que l'ouverture des frontières engendre un nombre incalculable de possibilités. Ainsi, les nouvelles générations ont désormais un accès inégalé à l'étranger. «Il n'y a plus de limites, soutient-elle. Les jeunes ont le monde à leur portée.»

Une chose est certaine, pour s'affirmer et se démarquer dans le cadre de ce nouvel ordre mondial, le Québec a besoin de leaders entraînants. Or, plusieurs observateurs constatent un manque de leadership au sein de la société. «Tous les projets sont “challengés”, mais une fois que les différents intervenants ont donné leur opinion, quelqu'un doit décider», estime le sous-ministre des Finances, Jean Houde. Son opinion est largement partagée. «Il ne faut pas avoir peur de la contestation, sauf qu'à un certain moment, les leaders doivent trancher, insiste notamment Liza Frulla. Ils doivent être capables d'enthousiasmer la population pour l'inciter à les suivre.»

Allumer la flamme du leadership

Mais c'est justement cette aptitude à décider, à prendre des risques et à susciter l'engouement qui semble nous faire défaut. Pour le professeur Jean-Herman Guay, le problème réside dans l'unicité. «On ne doit pas espérer avoir un projet de société qui soit rassembleur, comme on ne doit pas attendre un leader charismatique. Le leadership doit être partagé.» Ce constat se dégage d'ailleurs de l'étude de Françoise Morissette, coauteure de l'ouvrage Leadership : sagesse, pratique, développement (publié aux Éditions de l'Université de Sherbrooke). «Il faut abandonner le fantasme du leader héros qui va nous sauver, affirme-t-elle. Les héros sont trop peu nombreux. On doit donc adopter une approche proactive et développer le plus grand nombre possible de leaders influents dans tous les secteurs de l'économie.»

Selon elle, les leaders doivent être encouragés et mieux soutenus. L'auteure effectue ainsi une analogie avec le vol en V des bernaches. «Lorsque l'oiseau de tête est fatigué ou malade, un autre oiseau prend la relève et un troisième prend soin de lui, explique-t-elle. Ce devrait être la même chose pour les leaders.» Françoise Morissette souligne que le soutien au leader n'est pas la reconnaissance de sa vulnérabilité, mais plutôt un outil pour performer. «Dans un monde de plus en plus complexe, où les dérapages sont faciles, les leaders doivent avoir de l'intuition, de l'énergie et, inévitablement, être très bien entourés», renchérit Marie Malavoy.

Étudiante en Service social, conseillère municipale de Wotton et jeune maman, Annik Giguère estime que le désir d'engagement peut être encouragé dès la petite enfance. «C'est un des rôles parentaux, affirme la jeune femme, qui insiste en outre sur l'importance d'investir la scène publique. Il faut dire ce que l'on pense pour participer au changement. C'est comme ça que l'on peut faire part de nos préoccupations et apporter une vision plus jeune au sein des différentes instances.» Jean-Herman Guay incite également les citoyens à s'impliquer socialement. «Les gens ne doivent pas avoir peur d'intégrer les syndicats, les associations étudiantes, les partis politiques, affirme-t-il. Ils doivent être audacieux et accepter de ne pas gagner à tout coup. Le leader, ce n'est pas seulement le gagnant. C'est aussi celui qui ose avancer ses idées.»

Le recteur de l'UdeS, Bruno-Marie Béchard, reconnaît que la crainte d'échouer peut en freiner certains. «Quand vous exercez un leadership avec succès, vous recevez des tapes dans le dos. Mais quand ça ne fonctionne pas, il n'y a pratiquement plus personne pour vous soutenir. Il faut aider les leaders à faire face à l'échec, les aider à ce qu'ils ne laissent jamais leur flamme s'éteindre.» Bruno-Marie Béchard souhaite par ailleurs que les leaders actuels se mobilisent pour éveiller davantage la passion du leadership autour d'eux.

«À mes yeux, les humains ont tous en eux le potentiel d'être des leaders, mais de nature très différente. Chaque personne est comme un muscle du corps. Certaines circonstances déclenchent parfois notre besoin d'actionner un muscle. Et si l'on éveille les autres muscles autour, alors nous pouvons accomplir de grands mouvements!»

Selon lui, le développement du leadership au sein de la société permettra aux Québécois de s'engager dans de nouveaux projets mobilisateurs. «Notre énergie et notre capacité de et d'action nous permettent d'aspirer à jouer un rôle important dans le monde», soutient-il. Le recteur Béchard souligne cependant que la prochaine vague de leadership peut être bien différente de celle que nous avons connue parce qu'elle sera teintée des valeurs et des préoccupations de la génération qui l'exercera. «On peut facilement penser au développement durable et à l'équilibre de vie. Mais ce n'est que lorsqu'on aura suscite l'enthousiasme d'assez de leaders que l'on connaîtra les principaux vecteurs de cette mobilisation. Si chaque leader éveille l'intérêt de trois ou quatre autres leaders, la prochaine vague risque de nous sur?prendre parce qu'elle sera énorme! J'ai déjà hâte, et vous?»

Bilan du siècle et Perspective Monde

Deux sites d’information sur le Québec et sur le monde

Élaborés par deux équipes de professeurs, d’enseignants, de professionnels et d’étudiants de l’Université de Sherbrooke, les sites Internet Bilan du siècle et Perspective Monde constituent une véritable mine de renseignements (descriptions d’événements, statistiques, cartes, bulletins d’analyse, etc.) qui permettent de mieux comprendre l’évolution de la société québécoise pendant le XXe siècle et le début du XXIe siècle, ainsi que la situation mondiale depuis 1945.

L'Université comme pépinière du leadership

La vision d'un leadership collectif s'inscrit parfaitement dans la culture de l'Université de Sherbrooke. «Je n'ai rien inventé, affirme d'emblée le recteur, Bruno-Marie Béchard. L'histoire de l'Université de Sherbrooke est une histoire de leadership de A à Z. Son existence même a été le fruit d'un leadership fort, d'une communauté qui souhaite implanter son université et lui donner une couleur nouvelle. Au cours de mes deux mandats comme recteur, j'ai voulu qu'on en prenne davantage conscience et qu'on inspire plus de leaders à l'extérieur comme à l'intérieur de notre communauté universitaire.»

Plusieurs d'entre eux reconnaissent que l'institution encourage systématiquement le leadership. «C'est un milieu qui permet et qui favorise l'innovation et la création», confie le directeur du Centre universitaire de formation en environnement, Michel Montpetit. La responsable de la Section information et recrutement au Bureau de la registraire de l'UdeS, Josée Garceau, affirme qu'elle a toujours trouvé une oreille attentive lorsqu'elle a proposé des projets, même les plus audacieux. «Ce n'est pas toujours le cas de mes collègues des autres universités, dit-elle. La communauté universitaire de Sherbrooke est ouverte aux idées nouvelles.»

Le directeur de la Fondation de l'UdeS, François Dubé, conclut en soulignant que l'avenir passe par l'éducation. «Les défis nous interpellent plus que jamais, constate-t-il. Et la création du savoir entraîne l'augmentation du pouvoir. Il est primordial de transmettre un maximum de connaissances aux générations futures.»

Quelques réalisations récentes témoignent de l'audace et de l'esprit innovateur de l'UdeS à cet égard. Le projet SOS Catastrophes, récipiendaire du Mérite québécois de la sécurité civile, a permis aux participants d'acquérir des connaissances en gestion de crise, en plus de favoriser le développement d'une culture de sécurité civile chez les citoyens. La première coopérative de santé en milieu universitaire prend par ailleurs son envol cette année à l'Université de Sherbrooke et, en août prochain, l'École des jeunes créateurs de coopératives donnera par ailleurs à une quarantaine de jeunes de 18 à 35 ans la possibilité de simuler le démarrage d'une coopérative.

«Il faut abandonner  le fantasme du leader héros qui va nous sauver. Les héros sont trop peu nombreux. On doit donc adopter une approche proactive et développer le plus grand nombre possible de leaders influents dans tous les secteurs de l'économie.»


Leaders d'ici, leaders pour le monde

Quels sont les moyens pour des leaders compétents? Comment garantir un nombre suffisant de leaders pour le Canada? Et, finalement, comment renforcer le leadership canadien?  Ce sont les questions qu'approfondissent, dans le livre Leadership, sagesse, pratique, développement,  Françoise Morisette, experte-conseil en ressources humaines, professeure émérite de la Queen's University, et Amal Henein, consultante en ressources humaines depuis plus de 20 ans.

Les auteures ont mené une recherche d'envergure auprès de 295 leaders canadiens oeuvrant dans des secteurs artistique, communautaire, coopératif, privé, public et sportif. Elles ont constaté qu'il vaut mieux former une génération afin de favoriser l'apparition de plusieurs leaders dans une communauté plutôt que de compter sur le leader héros devenu trop rare. Pour ce faire, la société devrait s'inspirer du vol des bernaches qui permettent,  au sein du groupe, la succession de plusieurs oiseaux de tête.

L'ouvrage démontre qu'il faut structurer et organiser la formation de leaders, et ne pas laisser celle-ci au hasard. Les auteurs soutiennent que le Canada devra mettre en place les structures appropriées pour former les leaders dont le pays a besoin pour relever les défis de l'avenir.

On peut se procurer l'ouvrage dans les librairies ou sur le site Internet des Éditions de l'Université de Sherbrooke.